Discours lors de l’Assemblée générale 2024 de la section vaudoise du TCS
- devargasamuel
- 16 mars 2024
- 4 min de lecture
C’est pour moi un honneur et un plaisir de vous souhaiter la bienvenue à Yverdon-les-Bains de la part de la Municipalité.
Laissez-moi vous partager un peu des qualités qu’offre notre ville et notre région, en tant qu’habitante de la région depuis 35 ans et en tant que membre de la municipalité et de vous en dire quelques mots.
Je ne sais pas par quels moyens vous avez rejoint la salle de La Marive aujourd’hui, mais permettez-moi de souligner l’importance d’Yverdon-les-Bains comme nœud de communication.
Depuis la période du palafitte, c’est-à-dire il y a 7000 ans, notre territoire a été habité. Des vestiges enfouis dans notre sous-sol en témoignent, classés par l’UNESCO comme « mémoire de l’humanité ».
Il y a 7000 ans déjà notre territoire était habité. La proximité du lac, de nos cours d’eau et du Pied du Jura, conféraient une position stratégique notamment pour le trafic fluvial et lacustre, du sel notamment.
Au 19ième siècle, notre ville a été une des premières à bénéficier du chemin de fer, la présence des Ateliers CFF en atteste. Le 1er juillet 1855, la ligne construite par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest-Suisse était prolongée jusqu’à Morges, offrant ainsi une voie de communication entre le lac Léman et celui de Neuchâtel. Un lien historique qui a marqué nos terres vaudoises, puisque pour la première fois, un train allait transporter des voyageurs en suisse romande.
Ce bref rappel historique souligne à quel point les enjeux de mobilité sont au cœur de la prospérité d’une région, hier comme aujourd’hui.
Grâce à sa position, Yverdon est le centre d’une des plus vastes régions agricoles de Suisse, s’est développée sur le plan commercial, industriel et touristique. Grâce à nos bains, notre bord du lac, mais aussi à notre camping, très bien noté, nous sommes une destination de vacances prisée des Alémaniques.
La 2e ville du canton située au Pied-du-Jura représente le trait d’union entre la Suisse alémanique et la Suisse romande. Actuellement, les enjeux et défis sont de taille, notamment en lien avec le rétablissement à minima de la liaison directe Est-Ouest, via le Pied-du-Jura, et la problématique du stationnement tant au niveau communal que régional.
A la base, j’ai appris que le TCS avait été fondé en 1896 pour faciliter le développement des déplacements à vélos. La multimodalité est ainsi un peu de votre ADN. J’imagine donc que vous conviendrez que l’extension des autoroutes n’est pas forcément LA solution aux problèmes de congestions du trafic !? N’est-ce pas ? A chacune et chacun son choix.
Revenons à Yverdon, la multimodalité c’est un concept qui nous est cher et que nous voulons encourager.
La politique de mobilité de la Ville se base sur un besoin important de rééquilibrer les différents modes de transports, de mettre le bon moyen de transport au bon endroit, en connectant toutes les régions du canton entre elles, à travers le rail et la route.
Notre ville comme votre association partagent un défi commun : gérer un besoin de mobilité exponentiel. Ces cinquante dernières années, le nombre de kilomètres parcourus dans le cadre du trafic individuel motorisé a doublé et les transports publics a doublé en Suisse. Parmi les moyens de transport, les véhicules routiers à moteur sont les plus plébiscités. Mais également, le mode de transport qui émet le plus de GAS.
Nous nous devons aussi de faire face aux enjeux du réchauffement climatique, et ne pouvons pas fermer les yeux sur les objectifs des Accords de Paris, signés par la Suisse, en termes de réduction des gaz à effets de serre et les objectifs de neutralité carbone d’ici à 2050.
Ne voulons-nous pas prendre nos responsabilités et agir ?
La Ville d’Yverdon-les-Bains s’est ainsi dotée d’un plan climat ambitieux pour guider ses actions, à son échelle, qu’il s’agisse d’assainir les bâtiments ou de favoriser le report modal.
Nous devons veiller à équilibrer les différents transports pour chaque parcours et à prendre en considération le potentiel d’augmentation des futurs voyageurs dans le développement du réseau de transports public.
Chaque type de mobilité a son avantage et son désavantage, à nous de faire en sorte que les alternatives soient durables. Et il est évident, que dans une région comme la nôtre, le recours à la voiture est nécessaire.
Contrairement à Zurich, dont toute la région bénéficie de gares à 6 voies et dont l’agglomération dispose d’un RER performant qui a permis un report modal important.
Dans le Nord vaudois, nous n’en sommes pas là, et pourtant, tant de mesures ou de projets pourraient appuyer la Ville et sa région dans son développement:
un LEB qui relierait le gros-de-Vaud au Nord vaudois,
un IC5 à la demi-heure entre Bienne et Genève, via Yverdon,
d’une ligne de transport publics régulière entre Pontarlier et Yverdon
d’un tram pour l’ensemble de l’agglomération yverdonnoise qui nous permettrait de réduire les problèmes de congestion aux entrées d’Yverdon ;
Aujourd’hui, pour certaines instances fédérales, cette dotation confortable en transports publics dépend du poids économique des régions… cet argument laisse songeur au vu du dynamisme économique romand.
Quoi qu’il en soit, il est certain que tout le monde ne pourra pas continuer à prendre la voiture sans imaginer une alternative, comme il est certain que tout le monde ne pourra pas prendre le train en même temps. La convergence des différents modes de transports est essentielle à la qualité de vie, au respect du vivant mais aussi au développement économique.
À nous toutes et tous, selon nos prérogatives et nos possibilités, d’offrir à la population des choix dans leur mode de déplacement.
Il ne s’agit pas de donner des ordres comminatoires ou moralisateurs, mais d’inciter les gens à changer leurs habitudes, dans le respect des besoins de chacune et chacun.
Dans cet esprit, j’espère que vous aurez l’occasion de découvrir les charmes de notre lac ou de notre vielle ville, accessibles en quelques minutes de marche, ou grâce à notre offre de vélos en libre-service. Je pense que les visionnaires fondateurs du TCS seraient heureux de savoir que non seulement l’état des routes s’est amélioré, comme ils le souhaitaient, mais qu’en plus, la plupart des villes disposent d’une offre de vélos en libre-accès !
En vous félicitant d’avoir choisi Yverdon pour votre assemblée générale, je vous souhaite de bons échanges, et vous remercie de votre attention.